Les motivations de votes pour les élections sont souvent multiples, et les espoirs mis dans les candidats particulièrement variés. On peut prendre pour exemple, certains Américains, qui voient en Donald Trump, et sa politique d’immigration, une nouvelle manière de se venger d’un ou d’une ancien(ne) petit(e) ami(e). Ils interpellent directement Donald Trump sur Twitter pour qu’il expulse un ex, en situation irrégulière, avec l’adresse à l’appui.
Le président élu a pris des positions très dures contre les immigrés clandestins durant sa campagne, promettant de tous les expulser, avant d’assouplir sa position une fois élu, estimant qu’il reconduirait à la frontière plus de deux millions d’immigrants ayant un casier judiciaire.
Cependant, ses déclarations ont fait naître des craintes légitimes chez les quelque 11 millions de clandestins, la plupart sont venus d’Amérique latine. Des universités ont annoncé qu’elles seraient des sanctuaires pour les sans-papiers et certaines grandes municipalités comme New-York ou Los Angeles ont aussi indiqué qu’elles protégeraient les immigrants face à M. Trump. Il s’agit aussi de mettre un bémol à ceux qui seraient tentés de laisser libre cours à des actions plus virulentes en se croyant intouchable, et surtout en oubliant toute notion personnelle de morale et d’attitude décente.
C’est dans ce contexte par exemple, que d’anciens maris, femmes, petits amis ou petites amies aigries, ont trouvé un nouveau moyen de se venger de leurs ex. Ils utilisent le compte Twitter pour communiquer directement avec le futur président, lui-même très présent sur ce réseau social. Ils dénoncent sans la moindre honte, leur ancien compagnon en situation irrégulière. On peut lire des tweets, qui manient un ton sarcastique pour visiblement se venger d’une rupture très mal digérée. On retrouve ce type de texte, « oh, non ! S’il vous plaît Trump, n’expulsez pas mon ancien petit copain Sergio, qui habite @… à Davie, en Floride, appartement numéro… », ou alors, « j’ai peur que Trump puisse déporter mon ancienne petite amie suédoise, qui m’a trompé deux fois et habite… et garde un double de ses clés sous son matelas« .
Ce type de messages, s’est multiplié en Floride, à New-York ou en Californie notamment.
Tout ceci baigne dans une ambiance de délation, et de règlement de comptes par réseau social interposé, qui peut rapidement déborder, comme en témoigne l’arrivée d’un homme armée dans un restaurant. Il était persuadé à tort, par de fausses rumeurs, que l’établissement cachait un réseau pédophile orchestré par des hommes de l’équipe de campagne d’Hillary Clinton. De son côté, l’organisation Southern Poverty Law Center a recensé près de 900 incidents racistes ou xénophobes dans le pays. Parmi eux, 290 (soit 32 %) étaient motivés par un sentiment anti-immigrant, selon le décompte de l’organisation la semaine passée.
Crédit photo : Maryland-GovPics