La Chine, est actuellement le pays qui compte le plus de milliardaires. S’ils doivent leurs fortunes à un indéniable sens des affaires, ils le doivent aussi à un indispensable soutien du Parti communiste. Ils doivent donc « surfer » sur le développement économique, mais aussi avec des soutiens politiques plus ou moins durables.
En Chine, tout se passe grâce à des connaissances et des relations entretenues par une vieille tradition de « petits cadeaux » qui a pris de l’ampleur. Jean-Pierre Cabestan, professeur à l’Université baptiste de Hong Kong explique, « les hommes d’affaires chinois connaissent leur pays. Ils savent tous qu’ils doivent se ménager des appuis, et tous les jours, des responsables locaux du Parti communiste reçoivent des cadeaux de patrons (…) qui ont besoin de protection ».
Il s’agit de se mettre à l’abri de nombreuses tracasseries qui surgissent si vous ne faites pas preuve de bonne volonté. Par exemple, la fiscalité particulièrement arbitraire en Chine, ne vous sera plus favorable. Willy Lam, politologue à l’Université chinoise de Hong Kong indique même, que l’entreprise peut même « disparaître ». Les autorités peuvent menacer de fermer votre usine, pour différentes raisons, la lutte contre la pollution, ou autres.
Pour rendre la situation de son pays, un peu plus présentable, depuis fin 2012 le président Xi Jinping, supervise une vaste campagne anti-corruption. Elle vise aussi bien des responsables du Parti communiste chinois (PCC) au pouvoir, que des patrons. Au total, 1,2 million de personnes ont été sanctionnées en quatre ans, selon des chiffres officiels.
Nous retrouvons alors le deuxième écueil et le revers de tout ce système, car si vous devez avoir une protection pour réussir, celle-ci peut se révéler mortelle lorsque votre protecteur tombe, en vous entraînant dans sa chute. Plusieurs appuis d’un ex-roi de l’immobilier en exil, Guo Wengui, sont tombés pour corruption. Le milliardaire Xu Ming, proche de l’ancien très haut dirigeant déchu Bo Xilai (un rival politique notoire de Xi Jinping), est mort en prison fin 2015.
La situation se complique, lorsque l’on sait qu’en Chine, l’économie, la politique et le pouvoir judiciaire « sont tous liés », souligne Willy Lam. « Si vous êtes arrêtés par la police, vous n’avez aucune garantie de bénéficier d’un jugement équitable ».
La situation des milliardaires en Chine, semble bien sûr, très enviable, mais particulièrement risquée.
Crédit photo : Calvin Lee