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Qui se trouve derrière l’organisation des différents festivals français ?

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Quand on se retrouve dans une ambiance festive, et bon enfant, on imagine toujours derrière tout cela, une bonne vieille association, et de nombreux bénévoles amoureux de la musique et de leurs régions. Cependant, en y regardant de plus près, on se rend vite compte, que les moyens mis en place, les stars présentes demandent de plus en plus de moyens et de personnes spécialisées, et donc des budgets énormes. La multiplication des festivals, n’est pas un hasard, il y a maintenant derrière de grosses machines bien calibrées et huilées pour plaire et concurrencer les manifestations restées indépendantes.

Le poids lourd à l’heure actuelle en matière de festivals, c’est Live Nation qui organise des concerts, mais aussi qui s’occupe de la gestion de salles, et la vente de tickets. L’entreprise américaine, possède 85 festivals dans le monde. Confrontées au recul des ventes de CD, les sociétés comme Live Nation ou AEG (l’autre géant, notamment derrière Coachella) se concentrent désormais sur le spectacle vivant, principale source de revenus de l’industrie musicale. En France, Live Nation a fait sa première acquisition, le Main Square d’Arras, en 2007 dont la fréquentation a été multipliée par 3,5 en dix ans.

Live nation, n’est pas le seul organisme privé à s’occuper des festivals sur le marché français. On peut mettre dans la même catégorie, les Eurockéennes de Belfort présidées par le banquier Mathieu Pigasse depuis 2015, les Francofolies de La Rochelle, et le printemps de Bourges passés dans le giron du groupe audiovisuel Morgane Production en 2004 et 2013. La tendance s’accélère avec Rock en Seine, racheté par Mathieu Pigasse. Le fondateur, et désormais directeur du festival francilien François Missonnier, a expliqué que ce rachat allait étendre les possibilités du festival. Pour lui, Rock en Seine bénéficiera de moyens renforcés. « Face à la concurrence de mastodontes internationaux, c’est tout le secteur des festivals qui se recompose ».

Parmi les 11 plus grands événements de musique actuels de France, cinq peuvent encore être qualifiés d’indépendants. Garorock, Le Cabaret Vert, le Hellfest, les Vieilles Charrues sont gérées par des associations, et Solidays est un festival caritatif.

Tout ceci change évidemment l’optique de certains évènements. Benjamin « Ben » Barbaud, cofondateur du Hellfest, fait la part des choses et explique par exemple, « Morgane Production et Mathieu Pigasse prennent le contrôle de festivals dans une stratégie de diversification, pour aider des événements en difficulté. Il n’y a pas de volonté hégémonique. Alors que Live Nation rachète des festivals et en lance des nouveaux pour contrôler encore un peu plus le marché de la musique« . Farouchement attaché à l’indépendance de la culture, ce passionné de musique ne porte pas dans son cœur les festivals qui considèrent les spectateurs « comme des clients ».

Il est vrai, qu’en France, on voit encore d’un mauvais œil, l’arrivée d’acteurs américains dans le domaine culturel. Un procès d’intention, que regrette Angelo Gopee. « Pourquoi toujours chercher à nous opposer aux festivals indépendants ? Heureusement qu’ils existent. La variété de l’offre est une bonne chose. On ne vient pas dévorer le marché« . Le directeur général de Live Nation France, n’accepte pas qu’on prête à son entreprise des facilités pour organiser des festivals. « Contrairement à ce que j’entends, nous ne payons pas plus cher les artistes pour les accaparer« .

Tout n’est pas sombre dans le paysage des festivals français qui se portent bien. Si trop de festivals risquent de tuer les festivals, Ben Barbaud est persuadé, que les spectateurs habitués en France à ce style d’événement sauront faire la part des choses.

Il conclut, « une histoire ça ne s’invente pas. Une âme, ça ne s’achète pas. Les festivaliers font la différence entre les rassemblements respectueux de la musique et des fans, et les concerts à but uniquement commercial« .

Crédit photo : L’imaGiraphe


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