Nous assistons à des concentrations dans de nombreux domaines. La puissance de certaines grandes entreprises de dimension mondiale, donnent à leurs actionnaires et leurs dirigeants, toujours plus de gains, de pouvoir et de productivité. Il n’est donc pas étonnant, que par voie de conséquence, une ONG révèle que 71 % des émissions à effet de serre depuis 1998 sont l’œuvre de seulement cent grands groupes issus pour la plupart du secteur des énergies fossiles.
C’est un rapport de l’ONG environnementale Carbon Disclosure Project, qui explique que les plus grands émetteurs de particules qui sont en grande partie à l’origine du réchauffement climatique s’appelle Gazprom, Saudi Aramco ou encore ExxonMobil, et qu’ils ont pour point commun l’exploitation des énergies fossiles. Dans cette sorte de club, il n’ y a que du très lourd, et Total le premier français, ne se classe que 25 e dans le top des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre.
A première vue, il semble que les intérêts de quelques-uns, passent avant tout le reste, et une lecture facile fait imaginer un club de personnes particulièrement influentes passant automatiquement au-dessus des pauvres États impuissants. C’est oublier, que l’ensemble de ses grands groupes, agit aussi pour le compte des États dont ils sont originaires. On connaît par exemple, l’implication du gouvernement russe dans Gazprom ou L’Arabie Saoudite dans Saudi Aramco, et il en est de même pour CNPC et la Chine. Ces grands groupes sont aussi des agents et des leviers de politiques étrangères de certains pays.
De plus, ils permettent aux nations un double langage avec des engagements publics très médiatiques, pour lutter contre le réchauffement climatique, et des participations plus discrètes aux conseils d’administration de certains des principaux responsables de la situation climatique actuelle.
En attendant, si tout continue à la même allure, et si ces entreprises continuent leur développement au même rythme que ces 28 dernières années, la hausse de la température dépassera les 4°C d’ici 2100. On est donc plus du tout dans l’objectif d’une hausse inférieure à 2°C fixé par l’accord de Paris sur le climat.
Il reste à savoir, comment ces géants de l’économie vont affronter le développement inéluctable des autres énergies, qui vont marquer leur déclin. Vont-ils s’accrocher jusqu’au bout à leur prédominance, quitte à multiplier des actions plus ou moins tordues et maintenir un lobbying effréné, ou vont-ils changer fondamentalement leur fusil d’épaule, et profiter de leur manne financière actuelle pour se positionner en leader de nouvelles technologies en matière d’énergie ?
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