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Les grandes surfaces et le « juteux » marché du Bio

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UFC-Que Choisir, s’est penché dans une enquête sur un marché que l’on pourrait aisément qualifier de « juteux », celui des fruits et légumes bio commercialisés par la grande distribution. L’enquête révèle en effet, que les marges réalisées sur les fruits et légumes bio par la filière peuvent aller jusqu’à près de trois fois plus que sur celles des fruits et légumes classiques.

Il faut dire, que les enjeux sont particulièrement attractifs. Les grandes surfaces ont bien sûr, pris en compte très rapidement qu’en 10 ans, le marché du bio s’est fortement développé, de l’ordre de 10 % par an, avec une nette accélération en 2016 (+21 %).

Cet engouement, est le « fruit » de plusieurs facteurs. En premier lieu une réelle sensibilisation des consommateurs aux problèmes environnementaux en général, de nombreuses révélations sur les pratiques et les utilisations de différents produits pas toujours recommandables. Le tout bien relayé par une filière bio qui se structure tant bien mal. Cependant, si les consommateurs sont attirés par le bio, de façon naturelle et sincère, la réponse commerciale ne l’est pas forcément.

Aussi étrange que cela puisse paraître, le leader dans la distribution de produits bio est la grande distribution avec une part de marché en progression de 4 points en un an pour arriver à 42 %. Elle détrône les magasins spécialisés, qui passent de 41 % en 2015 à 35 %, les autres modes de distribution comme les marchés, vente directe, AMAP représentent 23 % des ventes.

L’UFC-Que Choisir, s’inquiète pour sa part des prix pratiqués. L’étude, démontre que la différence entre le prix de vente en rayon et le prix d’achat du produit par l’enseigne, est quasiment deux fois plus élevés pour un panier bio que pour un panier conventionnel (+ 96 % en moyenne). L’enquête s’arrête plus longuement sur le poireau, qui constitue un record avec une marge atteignant 191 %. L’exemple est significatif, car le poireau n’est pas un produit plus périssable et plus sensible que les autres fruits et légumes.

Les conclusions de l’étude tirent la sonnette d’alarme pour mettre tout le monde devant ses responsabilités. Il apparaît clair qu’il est inutile de demander à la grande distribution d’appliquer aux produits bio la même marge qu’aux produits conventionnels. Cependant, UFC-Que Choisir prône une modération afin d’éviter une situation délicate. En effet, des marges trop importantes maintiendraient des prix trop hauts, et ainsi empêcheraient une partie des consommateurs d’acheter fréquemment du bio. Une stagnation de la demande priverait les agriculteurs de bio d’une augmentation de leurs productions, et au bout du compte handicaperait même la grande distribution en réduisant des ventes potentielles sur un marché porteur.

Crédit photo : Tanja Lund


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