Il est bien clair, que le gouvernement actuel est un gouvernement dont les priorités sont essentiellement économiques. Dans ce sens, le Premier ministre, Édouard Philippe, a adressé une lettre au comité d’organisation de l’exposition universelle 2025, chapeauté par Pascal Lamy et Jean-Christophe Fromentin pour faire part du retrait de la candidature Française. Le rayonnement de la France dans le monde, ne doit pas faire oublier les trop grands risques financiers de l’affaire. La candidature Française, gravitait autour du pôle scientifique et technologique de Paris-Saclay, au sud de la capitale, et a été déposée fin septembre auprès du Bureau international des expositions.
En fait, le Premier ministre ne trouve pas dans ce dossier assez de certitudes au niveau financier. Il a écrit une lettre à Pascal Lamy, président du Groupement d’intérêt public Expofrance 2025, « j’ai décidé de ne pas donner suite à la candidature de la France à l’exposition universelle, qui sera retirée ». Il évoque des « faiblesses structurelles » économiques du projet français. Ces faiblesses apparaissent incompatibles avec le « redressement de nos finances publiques« , il est vrai bien mal en point.
Edouard Phillipe, est assez critique sur la non-tenue des engagements concernant la « solidité du dispositif opérationnel proposé par la France ». Il pointe aussi la trop grosse « marge d’aléas, qui ne permet pas d’absorber certaines hypothèses de fréquentations défavorables ». Les différentes prévisions tablaient sur une fréquentation comprise entre 35 et 40 millions de visiteurs avec une hypothèse haute à 65 millions, alors que les chiffres de la dernière expo de Milan ont tourné autour de 20 millions de visiteurs. De fait, le projet souffrait aussi d’une frilosité chez les partenaires privés prêts à s’engager.
Bien sûr, du côté du président du comité de candidature de Jean-Christophe Fromentin, c’est la déception qui domine, il déclare « je ne me retrouve pas dans cette France qui renonce, qui recule ou qui s’excuse ». Le vice-président du comité d’organisation, Luc Carvounas, pour sa part a tweeté, « alors que nous pouvions après le rugby en 2023 et les JO en 2024 recevoir le monde avec l’expo universelle en 2025, cette décision est incompréhensible« .
Le choix pour accueillir l’Exposition de 2025, se fera donc entre la Russie à Ekaterinbourg, Osaka au Japon, ou en Azerbaïdjan avec Bakou. Quant à la France, dont la dernière exposition universelle française s’est tenu avant-guerre, en 1937, elle devra encore attendre.
Crédit photo : Winterthur Library