C’est quoi le tube de l’été, cette année ? Cette question n’est plus du tout d’actualité, il faut se faire une raison, les tubes de l’été, c’est terminé. Nous n’aurons donc plus l’équivalent de la Macarena, la Lambada, ou autre Soca Dance. Cela va devenir des souvenirs du siècle dernier, les temps changent.
Qui ne se souvient pas de la Lambada ? Une reprise du tube brésilien Chorando Se Foi par le groupe Kaoma, qui fait un vrai carton durant l’été 1989. Un pur produit commercial issu du partenariat entre TF1, Sony Music le producteur du disque et la marque Orangina qui finance le clip. Une véritable aubaine pour TF1, tout nouvellement privatisée, car le single va s’écouler à 1,7 million et permet à la chaîne de vendre de la publicité.
La tentation est forte de refaire le coup et ce type d’association entre une chaîne de télévision et un grand major de la musique, voire un sponsor-titre, continu pendant toutes les années 1990 et le début des années 2000. A chaque année son “tube de l’été”, de préférence avec un rythme latino, soleil et exotisme oblige. TF1 remet le couvert, avec la Soca Dance (1990) ou récupère Las Ketchup Song (2002), M6 sort la Macarena (1996). Cependant, la magie s’évanouit peu à peu avec l’effet de surprise.
La raison de ce déclin tient aussi d’un aspect plus technique. Le CSA décide alors de limiter les annonces à 1mn30 au minimum, alors que les pastilles “tubes de l’été” durent à l’époque seulement 20 à 30 secondes. Les pastilles deviennent plus difficiles à placer dans une grille de programmes et le matraquage d’une même chanson devient impossible.
Plus globalement, la crise du disque et des médias, se fait sentir à partir du début des années 2000, les disques se vendent moins, les majors souffrent économiquement et se concentrent. En 1989, la Lambada s’est vendue à 1,7 million d’exemplaires. En 2017, un titre qui dépasse 100 000 est considéré comme un tube. Avec internet, les singles sont diffusés beaucoup plus vite, et sont beaucoup plus nombreux. Dans les années 90, les chaînes faisaient la pluie et le beau temps, aujourd’hui, c’est YouTube. De fait, il est plus difficile de manœuvrer directement les auditeurs, qui ne sont plus dépendants d’un programmateur et ils choisissent leurs tubes.
Crédit photo : Horizon Lanka Foundation