La Cour des comptes, n’a que faire de l’agitation de la rue. Ce n’est pas qu’elle ne comprend pas, ou qu’elle n’est pas sensible à la détresse ou la colère de chacun, mais son souci, c’est l’équilibre et la gestion des services de l’Etat, qui est au service de tous. Elle vient donc de publier son rapport annuel et certaines de ces conclusions ne vont pas faire plaisir à ceux, qui sont sur les ronds-points français.
C’est un même peuple, mais ce sont bien deux mondes, qui regardent la France avec des yeux et une position bien différente. La Cour des comptes prévient dans son rapport, que la France doit impérativement tenir compte du ralentissement économique et donc elle devra procéder à terme à un profond assainissement de ses finances publiques. Derrière ces mots, nous retrouvons une chasse aux dépenses et donc une réduction des mesures de soutien au pouvoir d’achat, que pourtant les “gilets jaunes” réclament, et que le gouvernement accorde avec parcimonie.
La Cour des comptes affiche des chiffres sans pitié. Les mesures fiscales et sociales de soutien au pouvoir d’achat se montent à près de 11 milliards d’euros. Cela signifie un déficit public pour 2019 à 3,2 % du produit intérieur brut, soit au-delà des 3 % autorisés par l’Union européenne. Tout cela dans une estimation favorable, qui admet que la croissance ne faiblira pas, ce qui n’est pas du tout sûr. La Cour des comptes, admet que les mesures de soutien au pouvoir d’achat devraient être favorables à la consommation des ménages, donc à la croissance, mais ce ne sera pas suffisant.
La Cour des comptes, insiste aussi sur le flou qui entoure beaucoup de paramètre à travers des dispositions, qui ne sont pas mises en place ou même pas votées. Par exemple, la baisse du taux d’impôt sur les entreprises ayant un chiffre d’affaires inférieur à 250 millions d’euros, ou la taxe prévue sur Google, Apple et autres multinationales du numérique et de l’internet, qui permettrait d’engranger 500 millions d’euros.
L’institution de contrôle s’inquiète tout particulièrement de l’augmentation de la dette publique faisant de la France “un des pays les plus endettés d’Europe”. Concrètement, la Cour des comptes rappelle une vérité que tout le monde entend, mais que personne n’écoute. Etant donné, que les différents prélèvements sont déjà conséquents, ce n’est pas le contribuable qui le contredira, la France, doit rétablir son équilibre en réduisant et maîtrisant toujours plus, les dépenses publiques.
Sur les ronds-points, on traduirait cela par moins de fonctionnaires et une réduction du secteur public, surtout dans les domaines qui rapportent le moins. C’est fou comme la Cour des comptes dit tout haut ce que le gouvernement veut dire tout bas.
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