Quand le sujet tourne autour de la population mondiale, les discussions vont bon train à propos de la croissance démographique inquiétante. Nous évoquons rarement les pays où le taux de fécondité est le plus bas. C’est dans cette catégorie, que l’on retrouve la Corée du Sud. Le pays a atteint un nouveau record malgré une série de mesures, pour faire remonter l’un des taux de natalité les plus faibles au monde.
Dans ces pays, qui ont un faible taux de natalité, on retrouve beaucoup de pays européens, comme la Moldavie, le Portugal, la Pologne ou la Grèce. Quelques autres pays asiatiques, un peu particuliers, comme Singapour ou Hong-Kong et puis en dernière position, il y a la Corée du Sud. A ce sujet, les dernières statistiques gouvernementales publiées, ne sont pas vraiment rassurantes. Le taux de fécondité de ce pays, est tombé à 0,98 enfant par femme en âge de procréer en 2018. Un chiffre catastrophique, si on le compare au 2,1 nécessaire, au renouvellement des générations.
Le plus inquiétant, c’est que le pays est conscient du problème depuis longtemps et lutte pour enrayer cette tendance. En 2017 déjà, le taux de fécondité était de 1,05. Depuis 2005, le gouvernement a lancé de vastes programmes pour faire redémarrer la fécondité. Ce n’est pas moins de 107 milliards d’euros, qui ont été octroyés pour tenter d’inverser la tendance. Ces mesures concernent par exemple, les droits aux allocations familiales, la réduction du temps de travail pour les parents d’enfants de moins de huit ans ou encore la construction de crèches.
Cependant, ces mesures ne semblent pas influer sur les conséquences de l’arrivée d’un enfant dans la société Sud-Coréenne. Celle-ci véhicule une vision très compétitive de la réussite. Cette compétition omniprésente en Corée du Sud, se retrouve en particulier sur le marché de l’emploi et dans l’éducation. A cela, il faut rajouter le poids des dépenses pour donner à son enfant les moyens éducatifs pour se faire sa place, le taux élevé de chômage chez les jeunes et la double charge imposée aux mères qui travaillent.
De plus, il n’apparaît pas concevable pour une grande majorité d’avoir des enfants hors du cadre du mariage, ils suivent en cela les préceptes d’une société très rigide sur ce plan-là. C’est pour cela, que le pays a l’un des taux de naissances hors mariage les plus faibles du monde (1,9 % en 2017). A titre de comparaison, en France ce taux dépasse aisément les 50 %.
Les Coréens, font donc passer leurs carrières professionnelles avant leur vie privée et sentimentale, ils remettent leur projet de mariage et par ricochet les naissances de leurs enfants. Plus de 30 % des Sud-Coréennes, qui ont eu un enfant en 2018, avaient 35 ans ou plus. En 1998, les femmes de ce groupe d’âge ne représentaient que 6,2 % des accouchements.
Crédit photo : Chaussons de bébés