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Le Brexit, une course à obstacle pour le monde hippique

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Brexit par çi, Brexit par là, les conséquences d’un Brexit sans réel accord, apparaissent au fur et à mesure. Il est évident que c’est une des raisons qui poussent le gouvernement britannique à chercher une sortie la moins chaotique possible. Un bon exemple de conséquence, à laquelle on ne s’attend pas, concerne l’hippisme. Cette passion britannique pourrait pâtir de la course à obstacle, que le Brexit installerait pour le transport des animaux à la frontière franco-britannique. 

C’est tout un monde, qui est bousculé dans son fonctionnement. Loin des clichés des grands propriétaires lointains et richissimes, l’hippisme, c’est aussi de petits éleveurs qui ne peuvent pas se permettre de gros écarts de frais. L’ancienne ministre de l’Europe d’Irlande Lucinda Creighton, donne l’exemple des petits éleveurs qui vont participer aux courses de Cheltenham, mi-mars en Angleterre, “les chevaux entraînés en Irlande qui concourent l’ont dans une large mesure été par des petits éleveurs disposant de marges réduites, les retards et coûts supplémentaires en transport et logistique posent problème“.

Cela, c’est pour les problèmes immédiats, mais ils ne sont pas les seuls. Le docteur Paul-Marie Gadot, de France Galop, explique “25 000 chevaux de course et d’élevage se déplacent chaque année”, entre Royaume-Uni, France et Irlande. Tous ces déplacements concernent les saillies, les concours et les ventes des jeunes pur-sangs, en Angleterre. C’est donc toute la filière équine, qui est impactée. Elle représente 47 000 emplois en France, selon le Réseau Economique de la Filière Équine.

Actuellement, tout se fait rapidement, car un accord tripartite régit le transfert des animaux faisant le déplacement, permettant “un passage extrêmement facilité”, avec un contrôle au départ et un autre après le transfert. Avec le Brexit, les différents contrôles vont rendre impossible des transferts le matin pour une épreuve sportive le même jour. Plus globalement, les conditions de voyages risquent de devenir clairement pénible pour les bêtes.

Comme souvent, pas de souci pour les plus “fortunés”, car les meilleurs chevaux sont transportés dans de meilleures conditions, dans des vans permettant de bouger, se coucher, presque comme dans un box, mais pour les autres, c’est une autre histoire. Le rétablissement de contrôles à la frontière pourrait aussi poser des problèmes dans le domaine de l’élevage et générer des coûts supplémentaires possibles. A ce sujet, Olivier Thouard, le “M. Brexit” de l’organisation professionnelle du secteur prévient “à Douvres, il n’y a aucune capacité de contrôle animalière, et ils n’en ont pas prévu”.

Il est surtout regrettable, que les chevaux vont tout simplement faire en quelque sorte partie des otages du bras de fer entre Londres et Bruxelles. Les Britanniques sont plus coulants concernant les contrôles à la frontière, ils sont favorables à des conditions proches de celles en vigueur actuellement. De l’autre côté, l’Union européenne sait que le sujet est sensible chez les Britanniques et ne compte pas faire de cadeau au pays du Brexit. Les chevaux du Royaume-Uni seront traités comme des chevaux de n’importe quel pays tiers. Pour elle, c’est une façon de faire remarquer les avantages qu’apporte l’Europe au quotidien et prouver à l’occasion, qu’elle n’est pas seulement une structure juste bonne à donner des consignes générales, déconnectées du terrain et qui coûte de l’argent, comme les tenants du Brexit aiment à le faire savoir.

Il reste dans tout cela, des chevaux qui n’ont rien demandé à personne et qui espèrent que la bonne volonté et le bon sens prendront finalement le dessus.

Crédit photo : kirsten lachance

 


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