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Les robots chirurgicaux, une présence et un prix certain, une efficacité à débattre

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De très nombreux blocs opératoires sont maintenant équipés de robots chirurgicaux, ces appareils sont dans l’air du temps. Pourtant, les débats font encore rage concernant leur véritable valeur ajoutée, surtout par rapport aux investissements financiers qu’ils demandent. En effet, le manque de concurrence dans ce domaine maintient un coût d’achat de ces appareils particulièrement élevé.

La configuration et la place du personnel dans un bloc opératoire peut parfois surprendre. Il n’est plus rare de voir deux chirurgiens assis au fond de la salle en face d’écrans 3D. Ils ne s’amusent pas du tout et grâce à des joysticks et des pédales, ils manipulent consciencieusement l’action des instruments qu’ils commandent. Dans ce domaine, l’avantage d’utiliser un robot est multiple. Il permet de moins se fatiguer et une meilleure concentration en cas d’intervention longue, de plus le geste chirurgical est facilité, car le robot permet des mouvements beaucoup plus amples.

Cette technique n’est pas complètement nouvelle, car ce mode de chirurgie “robot-assistée” se répand depuis environ 20 ans. Par contre, son développement et sa banalisation, ont subi une forte accélération avec une nette progression de la demande. Apparemment, ce n’est qu’un début et les prévisions font état d’un marché mondial des robots chirurgicaux, passant de 3,9 milliards de dollars en 2018, à 6,5 milliards en 2023, selon une récente étude du cabinet MarketsandMarkets.

Cependant, certains émettent de nombreuses réserves sur ce développement annoncé. Dominique Letourneau, président de la Fondation de l’Avenir pour la recherche médicale appliquée, explique “la chirurgie assistée par robot ne montre pas une efficacité marquée par rapport à la chirurgie traditionnelle”. De nombreux sceptiques font surtout valoir qu’en fait, il n’existe aucune réelle étude clinique qui met en avant une vraie valeur ajoutée indéniable. Ces critiques mettent aussi en balance le coût de ses technologies. Ces dépenses pèsent sur les budgets globaux et le plus souvent, il faut réduire les dépenses sur d’autres postes qui en font les frais. La qualité de nombreuses autres prestations, s’en ressent.

La situation est d’autant plus délicate, que de nombreux fournisseurs de robots, ont bien pris soin de se retrouver en situation largement dominante pour pouvoir fixer les prix du matériel, et surtout éviter la concurrence. Bertin Nahum, fondateur et patron de Quantum Surgical, explique par exemple qu’Intuitive Surgical a longtemps retardé la baisse des prix dans la chirurgie robotisée des tissus mous, car le groupe a profité de l’acquisition d’une armée de brevets, qui protégeait sa technologie. La même chose, se passe dans la chirurgie osseuse, les géants mondiaux des dispositifs médicaux, ont tous acheté des sociétés de robotique chirurgicale.

On peut parier, qu’il va y avoir une accélération très forte de la mise en place de ces spécialités dans la robotique, on parlera alors pudiquement de lobbying. Cependant, les choses évoluent, et au fur et à mesure d’autres sociétés arrivent à faire doucement leur place et favorisent la concurrence.

Dans tous les cas, Bertin Nahum, fondateur et patron de Quantum Surgical, jeune société de robotique chirurgicale de Montpellier rassure “il n’y a pas de risque zéro en chirurgie”, mais “on a clairement une fiabilisation de l’acte chirurgical avec cette assistance“.

C’est rassurant, tous ces gens soucieux de notre santé.

Crédit photo : piron guillaume


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