De nouveaux remous chez les Insoumis, et cette fois, c’est le politologue Thomas Guénolé, qui se retrouve au centre de la polémique. D’un côté, il plane autour de lui une sombre affaire de harcèlement sexuel avec la dénonciation qu’une jeune femme a effectuée auprès du comité électoral. De l’autre côté, Thomas Guénolé crie aussi au harcèlement, celui du Parti qui ne supporte plus ses critiques en interne.
Le politologue, a annoncé qu’il partait, il était sur la liste des Européennes de LFI. Il a fait part de sa décision dans un long communiqué. Les ténors du Parti ont fait part d’une certaine surprise plus ou moins feinte. Jean-Luc Melenchon se dit surpris et surtout affirme clairement ne rien savoir sur le développement de la procédure interne du Parti à l’encontre de Thomas Guénolé. Même son de cloche chez Alexis Corbière, avec qui, il a pourtant eu de bonnes relations. Alexis Corbière, ne veut pas qu’un psychodrame individuel, pénalise l’ensemble.
La direction de LFI confirme bien avoir reçu la déclaration d’une jeune femme dénonçant des faits pouvant s’apparenter à du harcèlement sexuel de la part de Thomas Guénolé. De fait, la cellule de veille et de vigilance de LFI est intervenue et a mis en place une procédure interne. C’est dans ce cadre, qu’une délégation du comité électoral a rencontré Thomas Guénolé.
A partir de là, Thomas Guénolé met en cause des méthodes “Staliniennes”. Selon lui, la rencontre avec le comité électoral présidé par Manuel Bompard s’est faite sur la base d’accusations floues s’appuyant sur aucun document malgré les demandes de son avocat, de communiquer quoi que ce soit.
Pour le politologue, les raisons de cette affaire de harcèlement sont à trouver dans sa volonté de dénoncer les pratiques d’un mouvement, où n’existe presque aucune instance collective de débat et de décision. Il évoque une dérive autoritaire et un fonctionnement qui se concentrent de plus en plus dans les mains de quelques personnes.
On retrouve aussi au milieu de ces invectives, les compagnes des uns et des autres. Pour M. Guénolé, il faut évoquer le rôle trouble de Sophia Chikirou. Elle a une position importante dans la campagne européenne, notamment dans la levée de fonds avec l’emprunt populaire, dont elle a eu l’idée, et une place privilégiée aux côtés de Jean-Luc Mélenchon. Selon Thomas Guénolé, il n’est pas le seul à penser “qu’elle est prestataire de campagnes électorales passées et actuelles de LFI via son entreprise Mediascop, elle risque objectivement une condamnation judiciaire”. Il est donc risqué de “la maintenir prestataire de campagnes électorales de LFI, c’est donc faire peser sur le mouvement un risque judiciaire, extrêmement grave”.
Du côté des Insoumis, les attaques coïncident avec le fait que l’épouse de M. Guénolé, Katerina Ryzhakova travaille au Média, la webtélé de gauche, lancée à la rentrée 2017 par Mme Chikirou. Cette dernière en avait quitté la présidence en juillet 2018.
Crédit photo : Bachellier Christian