L’enquête menée par le Congrès Américain, sur les éventuelles ingérences russes dans la présidentielle américaine de 2016 et sur les liens entre la Russie et le Président Trump, rejaillit sur de très nombreux protagonistes. Dernières en date, la Deutsche Bank qui se trouve être une des seules banques occidentales à prêter de l’argent à Donald Trump après la faillite de plusieurs de ses entreprises dans les années 1990.
La tournure des événements prend d’ailleurs à ce sujet des méandres étranges. En effet, pour éviter que la banque allemande Deutsche Bank et américaine Capital Ones ne répondent aux questions de l’enquête, le président américain Donald Trump a lancé aux côtés de sa famille et de son groupe, des poursuites contre les banques. Ce sont, pourtant les mêmes qui l’ont aidé, quand il en avait besoin.
On pensait, que les choses s’étaient un peu calmées de ce côté après vingt-deux mois d’enquête, et la divulgation du rapport de Robert Mueller. En effet, celui-ci a conclu qu’il n’y avait pas eu d’entente entre l’équipe du républicain et Moscou. Cependant, le rapport n’a pas blanchi le Président des soupçons d’entrave à la justice.
De fait, les démocrates ne lâchent pas l’affaire, surtout qu’ils ont pris le contrôle de la Chambre des représentants. Ils ont adressé à la banque des demandes d’information sur les taux d’intérêt accordés à la Trump Organization, dont les rênes sont maintenant tenues par ses fils Eric et Donald Trump Jr depuis son entrée à la Maison-Blanche. Il se trouve, que la Deutsche Bank a dû s’acquitter d’une amende de 630 millions de dollars en janvier 2017 aux Etats-Unis, pour une vaste affaire de blanchiment d’argent russe.
La semaine dernière, une source proche du dossier avait indiqué que la banque allemande avait commencé à transmettre à la justice New-Yorkaise, des documents sur le financement de projets liés à Donald Trump. “Nous restons déterminés à coopérer avec les enquêtes autorisées et respecterons toute décision de justice concernant ces enquêtes”, a commenté la banque allemande dans un communiqué.
Tout ceci n’est évidemment pas du goût du clan Trump, qui voit dans les différentes assignations de plusieurs banques, des motivations avant tout politiques.
Au-delà, de l’aspect purement judiciaire, il est clair, que même si les enquêtes débouchent sur rien, tout cela met à jour les pratiques de Donald Trump en tant que dirigeant d’entreprise. En creusant un peu, les enquêteurs vont forcément trouver des procédés et des méthodes pas toujours orthodoxes, surtout à ce niveau des affaires.
De plus, mettre en évidence que la Deutsche Bank a continué à prêter de l’argent à l’empire de Donald Trump, permet de revenir sur la mise en faillite de plusieurs de ses casinos dans les années 1990. Ceci, a généré des créances aujourd’hui évaluées à 330 millions de dollars. Le clan démocrate veut ainsi ternir l’image de “winner” et la réussite de l’actuel Président dans les affaires.
Pour ses adversaires, il faut marteler que Donald Trump est d’abord un fils à papa, qui a profité de la réussite et la notoriété de son père. Il s’est ensuite distingué dans sa capacité à lever des fonds, demander de l’argent plutôt que pour gérer efficacement et générer des gros bénéfices.
“Donald Trump a réussi à embobiner des personnes pour des affaires aux résultats décevants, il fait de même avec ses électeurs“. Un message simple en moins de 144 caractères, qui plairait bien dans la forme et dans la manière à l’actuel Président.
Crédit photo : Hagmann Report