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La CGT, comme d’autres syndicats veut retrouver sa place dans le débat social

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La manifestation, les revendications, l’agitation sociale, tout cela s’était traditionnellement le rôle des syndicats. Cependant, comme bon nombre d’institutions, ces syndicats souffrent d’une disgrâce auprès de nos concitoyens. Les Gilets jaunes, sont un exemple marquant d’un nouveau style de structures revendicatives. Au milieu de ce recul généralisé de l’action syndicale classique, la CGT est certainement la centrale qui perd le plus de terrain. Elle est désormais reléguée à la deuxième place derrière la CFDT.
Les syndicats, s’ils veulent garder un minimum de légitimité et un poids dans des négociations, doivent impérativement regagner du terrain et des adhérents. Ils ne peuvent plus se contenter de “limiter la casse” et d’accompagner les différents mouvements sociaux. En effet, dans un premier temps, leur recul pouvait s’apparenter à une volonté générale des salariés de se replier sur eux-mêmes et une baisse de la volonté d’actions communes. Les gilets jaunes, ont eu le mérite de démontrer que la volonté d’action est toujours là, elle prend maintenant des aspects différents. Surtout, elle prend en compte des personnes qui échappent à de nombreux radars, y compris ceux des Syndicats.
C’est certainement un des paramètres que va mettre en avant Philippe Martinez, qui va être réélu lors du congrès de Dijon. Il explique “les gilets jaunes sont le reflet de tous les déserts syndicaux de la CGT, petites entreprises, moyennes entreprises, les retraités, des précaires, des privés d’emploi et beaucoup de femmes. J’insisterai beaucoup sur cette question lors du congrès“.Il est temps pour le syndicat historique, car depuis le précédent Congrès, en 2016, la situation continue à se dégrader de manière exponentielle. La CGT, est désormais deuxième syndicat derrière la CFDT.
Les divisions syndicales, ont repris le dessus, l’entente avec FO a éclaté, la bataille de la loi travail a été perdue, d’autres échecs ont suivi, concernant notamment les ordonnances pour réformer le Code du travail, les réformes SNCF ou de la fonction publique. De plus, la centrale est maintenant prise en sandwich entre les Gilets Jaunes, qui lui coupent l’herbe sous les pieds et le Président Emmanuel Macron qui les ignore.Le travail ne manque pas donc pour ce congrès. Il faut impérativement apparaître plus innovant en matière d’actions. Les grèves et les manifestations classiques ne suffisent plus. Les pratiques comme les journées de mobilisation du samedi ou l’omniprésence de Gilets Jaunes sur les réseaux sociaux, donnent à réfléchir sur les moyens d’avoir de l’impact sur les gens. Si le pragmatisme est de mise dans les buts à atteindre, il convient que la révolution peut être à l’ordre du jour dans les moyens pour y arriver.A ce sujet, Philippe Martinez insiste “si on ne fait rien, je suis inquiet pour mon organisation“. Il est vrai qu’avec seulement 653 000 adhérents en 2017 et une frange de personnes de 30 000 à 35 000 par an, qui adhèrent, mais qui ne restent pas, il y a de quoi s’inquiéter. Il va falloir s’adapter à un contexte qui change vite. Par exemple, au niveau pratique, les antennes CGT, souvent anciennes, sont devenus loin des lieux de travail. Il faut aussi reconsidérer l’absence de la CGT dans un grand nombre d’entreprises. Enfin, il va falloir aussi accepter le dialogue avec les traîtres, ceux qui acceptent de travailler dans l’antre du mal. Durant de longues années, les militants CGT, ont regardé d’un mauvais œil, les auto-entrepreneurs ou les travailleurs de plateformes comme Uber.

Comme on dit, il y a du travail, l’occasion peut-être de revenir à la genèse de leurs fonctions, défendre les droits des travailleurs, c’est-à-dire tous ceux qui travaillent, sans distinction de statuts et de leurs familles.

Crédit photo : André-Bordas

 

 

 


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