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Bout du voyage pour le réalisateur Michael Cimino

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Le réalisateur et scénariste américain Michael Cimino, est mort samedi à Los Angeles à l’âge de 77 ans. Ce nom ne vous dira peut-être rien, sauf si on précise que c’est lui qui a réalisé en autre « Voyage au bout de l’enfer ». Le corps du réalisateur a été retrouvé à son domicile, et les causes de la mort ne sont pas encore déterminées.

C’est donc avec une épopée de trois heures qui évoque la guerre du Vietnam à travers la vie de trois amis que Cimino aura marqué le cinéma. On se souvient tous, des personnages joués par Robert De Niro et Christopher Walken jouant à la roulette russe. Le film récoltera cinq oscars en 1979, dont celui du meilleur film, et du meilleur réalisateur pour Cimino.

Autour de Michael Cimino, tout est trouble. A commencer, par sa date de naissance, Cimino serait né à Long Island le 3 février 1939 (date communément retenue faute de date officielle) d’un père éditeur de musique et d’une mère styliste. Michael Cimino étudie la peinture, à l’université de Yale et à New Haven. Il s’enrôle dans l’armée et s’entraîne pendant cinq mois à Fort Dix, dans le New Jersey. Diplôme en poche, il devient un directeur de pub particulièrement brillant. Il tourne des spots pour Pepsi, United Airlines, les cigarettes Kool…

 Il rencontre Eastwood, qui le laisse réaliser le Canardeur, avec le jeune Jeff Bridge. Ce polar est le marchepied qui permet à Cimino de mener à bien son grand projet sur la guerre du Vietnam.

« Voyage au bout de l’enfer », raconte le départ pour la guerre du Vietnam. Puis les trois hommes sont faits prisonniers par les Vietcongs et subissent la torture de la roulette russe. Rescapés de l’enfer, le retour est difficile avec son lot de déchéance personnelle, amicale et familiale.

« La porte du paradis » (Heaven’s Gate, 1980) n’est à l’affiche qu’une semaine. Cimino s’attaque à un mythe fondateur américain, le fameux melting pot. Cette saga est un fiasco critique et financier. L’United Artists, qui produisait le film, symbole de l’indépendance des artistes face aux financiers d’Hollywood, tombe dans les mains de la MGM. Cimino n’est alors pas le seul à connaître des difficultés. Martin Scorsese (New York, New York) et William Friedkin (Sorcerer) y ont eux aussi, laissé des plumes. Le cinéma américain revient dans les logiques comptables et financières. George Lucas et Steven Spielberg s’imposent dans l’industrie du rêve maitrisé et financièrement rentable.

Après ce cuisant épisode, Cimino doit attendre cinq ans pour revenir en 1985 avec « l’année du dragon« , sur la mafia chinoise, ce sera le chant du cygne, car s’en suit, trois échecs commerciaux, « Le Sicilien » en 1987, sur le bandit Salvatore Giuliano, « Desperate Hours« , en 1990, et « The Sunchaser » en 1996, road movie sur les Navajos dans les montagnes du Colorado.

Ces dernières années, Michael Cimino n’apparaissait plus que dans le cadre d’hommages qui lui étaient consacrés. Il laisse donc derrière lui sept films, réalisés en une quarantaine d’années. En terme comptable, ce n’est pas compatible pour les exigences de rentabilité. Cependant, c’est assez pour nourrir une vie d’homme, avec ses complexités, cultivant des zones d’ombre, un art du secret idéal pour créer une  légende.

Crédit photo : Prandina Srl


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