Une bonne nouvelle écologique, c’est actuellement assez rare pour ne pas y revenir dessus. En Nouvelle-Zélande, un fleuve est maintenant officiellement reconnu comme une entité vivante. Dans les faits, le Whanganui, troisième plus long cours d’eau du pays, a maintenant un statut de personnalité juridique, avec tous les droits et les devoirs attenants.
Mine de rien, cette décision peut être considérée comme une première mondiale. Le Whanganui n’est donc plus un fleuve comme les autres. Le parcours de 290 km de ce fleuve révélé comme étant sacré par les Maoris a été reconnu par le Parlement de Nouvelle-Zélande le mercredi 15 mars, comme une entité vivante. C’est Chris Finlayson, le ministre de la Justice du pays qui a déclaré que le fleuve « aura sa propre identité juridique, avec tous les droits et les devoirs attenants ». Le cours d’eau est un être vivant unique, « partant des montagnes jusqu’à la mer, y compris ses affluents et l’ensemble de ses éléments physiques et métaphysiques », selon la nouvelle législation.
Cela met fin au dossier le plus long du pays, car une tribu locale de maoris, très nombreux dans la région avant l’arrivée des Européens, lutte pour la reconnaissance de ses droits sur le fleuve depuis les années 1870. Selon le gouvernement, « la nouvelle législation est une reconnaissance de la connexion profondément spirituelle entre l’iwi (tribu) Whanganui et son fleuve ancestral ». Ce statut va aussi permettre de faire défendre les intérêts du cours d’eau dans les procédures judiciaires par deux avocats.
La bonne nouvelle ne s’arrête pas là, puisque l’iwi a également reçu 80 millions de dollars néo-zélandais (52 millions d’euros) au titre des frais de justice, ainsi qu’une somme de 30 millions de dollars (19,6 millions d’euros) pour améliorer l’état du cours d’eau.
C’est donc une très grande nouvelle pour les Maoris, qui considère ce qu’ils appellent Te Awa Tupua (le nom maori du fleuve) comme un taonga (trésor), c’est-à-dire un lieu spirituellement important.
Crédit photo : Antoine Hubert