Un trafic de photos, disons osées, voire pornographiques, suscitant des commentaires particulièrement douteux est en train de discréditer le prestigieux corps des Marines depuis une dizaine de jours. Cette révélation a provoqué la réaction de sénateurs, qui ont demandé au général commandant les Marines américains d’agir plus énergiquement contre le harcèlement sexuel.
Même si la page Facebook nommée « Marines United », est désormais fermée, on peut dire que le mal est fait. A la base, la page Facebook « Marines United » était utilisée comme relais pour partager les photos, et elle compte environ 30 000 membres, Marines ou anciens Marines, ainsi que des soldats de la Royal Navy. Selon le général Neller, environ 500 personnes ont utilisé le lien vers un fichier partagé permettant d’échanger des photos de soldates dénudées, sans le consentement de celles-ci. Selon un rapport du Center for investigative Reporting et le site The War Horse, les posts allaient même jusqu’à préciser pour beaucoup, le nom, le rang et l’affectation des victimes. Les photos s’accompagnaient souvent de commentaires dont on devine aisément la teneur. Les enquêteurs ont pu identifier et contacter plus d’une vingtaine de ces femmes soldats depuis fin janvier.
Ce n’est pas vraiment une surprise et le général Neller a reconnu que, « les problèmes du dénigrement des femmes, d’objectification, de misogynie sont liés à la manière dont certains Marines masculins considèrent la présence de femmes » dans leurs unités.
C’est pour cela que la sénatrice démocrate Kirsten Gillibrand a profité de la commission des forces armées du Sénat pour monter d’un cran dans ces attaques, « vos réponses aujourd’hui, ne sont pas satisfaisantes. Elles ne vont pas assez loin ». Jeanne Shaheen, une autre sénatrice démocrate explique, « il est difficile de croire que quelque chose va vraiment être fait quand ces choses se répètent encore et encore au fil des années ». Kirsten Gillibrand et d’autres sénateurs ont tenté d’obtenir, mais sans succès, que la hiérarchie soit dessaisie au profit de la justice militaire pour décider d’entamer ou non des poursuites dans les cas de harcèlement ou d’agression sexuelles. Il s’agit de réduire les cas de harcèlement ou d’agressions sexuelles au sein de l’armée, dont à peu près 15 % des effectifs sont constitués de femmes.
De son côté, le général Neller maintient sa promesse de faire le nécessaire « je pense qu’on peut régler ce problème, notamment en s’assurant que tous les Marines ayant des comportements de ce type, rendent des comptes. Ces comportements ne sont pas conformes aux valeurs fondamentales chez les Marines, l’honneur, le courage et l’engagement ».
Crédit photo : MCRD Parris Island, SC