Certaines dispositions de Donald Trump, génèrent une opposition qui ne faiblit pas beaucoup, et ce ne sont pas moins de 150 entreprises américaines issues essentiellement du secteur technologique, qui s’opposent encore et toujours aux décrets anti-immigration de l’administration Trump. Au milieu de ces entreprises, on trouve même des poids lourds comme Facebook, Google, Amazon et Microsoft. Elles ont de nouveau pris position mercredi, dans un document judiciaire commun.
C’est une prise de position forte après la signature par Donald Trump d’un nouveau décret visant cette fois à réformer l’attribution de visas très prisés du secteur technologique. Il s’agit des célèbres H-1B, permis de travail destinés aux scientifiques, ingénieurs et programmateurs informatiques, qui sont en particulier une passerelle pour de nombreux Indiens attirés par la Silicon Valley.
Toutes ces entreprises, ont décidé de ne pas « lâcher l’affaire » comme on dit, et confirment que le secteur technologique, cible du nouveau président ne se laisse pas impressionner. Elles avaient déjà massivement pris position en début d’année contre la première version du décret, et de ses conséquences immédiates, qu’il pourrait créer pour un secteur reposant énormément sur des talents étrangers. Le décret révisé, signé début mars par le président américain, tout comme la première mouture fin janvier, ne les arrange pas non plus. Au-delà de l’aspect philosophique et moral, concrètement, il « inflige des dommages substantiels aux entreprises américaines, à leurs salariés et à l’ensemble de l’économie« . Ces entreprises affirment notamment, que le décret nuit à la capacité des entreprises américaines à rivaliser sur la scène internationale et à recruter des salariés talentueux, et donne aux multinationales une incitation à s’installer et à embaucher en dehors des États-Unis.
Le document, écrit par ces entreprises, a été transmis à une cour d’appel de Virginie, afin qu’elle puisse statuer sur la légalité du décret, qui veut interdire l’entrée aux États-Unis des réfugiés, et des ressortissants de six pays musulmans. Ce décret fait l’objet d’un bras de fer judiciaire à Hawaï, ou un juge fédéral avait notamment bloqué son application courant mars.
La lettre des entreprises rappelle aussi, que les États-Unis sont historiquement « une nation d’immigrants », et elle insiste sur la contribution de ces derniers dans la vie économique, politique, culturelle et sportive du pays.
La lettre compte au total 162 signataires, dont de nombreuses entreprises technologiques de toutes tailles, avec des acteurs historiques du secteur comme Intel, Hewlett Packard Enterprise, eBay ou Yahoo! . Elle regroupe aussi Netflix, les sociétés du milliardaire Elon Musk, SpaceX et Tesla, ou celles de Jack Dorsey, Square et Twitter, ainsi que de nombreuses startups en vue comme Airbnb, Fitbit, GoPro, Pinterest, Snap, Uber. On retrouve aussi quelques entreprises, ne faisant pas partie du secteur technologique, comme le spécialiste des yaourts Chobani.
Crédit photo : Hagmann Report