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Des archives reviennent sur les manœuvres du FBI et la vie de Martin Luther King

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Les archives nationales américaines rendent publique de nombreux documents déclassés. Parmi eux, une série de 676 dossiers, qui font partie des documents secrets sur l’assassinat du président John Kennedy en 1963. Ils ne révèlent, sur le fond rien de vraiment nouveau, mais ils sont révélateurs des pratiques du FBI, et ces documents offrent des aspects méconnus de certaines figures de l’époque. C’est ce que révèle par exemple un rapport du FBI de 20 pages sur le pasteur Martin Luther King.

On a déjà longuement disserté sur la « paranoïa » que J. Edgar Hoover entretenait lorsqu’il a dirigé le FBI de main de fer. J. Edgar Hoover, soupçonnait quasiment tout le monde, donc Martin Luther King n’échappait pas à la vindicte du FBI. Le rapport date de 1968, quelques semaines avant son attentat. Le pasteur continu à avoir une large influence depuis son plus célèbre discours « I have a dream », à Washington, à l’occasion d’un immense rassemblement un an auparavant. Une grande marche avait ouvert la voie au Civil Rights Act, en 1964, qui avait rendu hors la loi les principales discriminations raciales.

De son côté, sous couvert de lutte contre le communisme que J. Edgar Hoover voit partout, on essaye d’éliminer, de discréditer, d’intimider toutes les voies dissonantes, pour mater la colère qui grandit sous fond de guerre du Vietnam. Pour cela, tous les moyens sont bons et le dossier concernant le pasteur américain est révélateur.

Il contient une lettre qui avait été rédigée par le FBI. Cependant, elle est écrite de manière à faire croire que c’est un militant du mouvement des droits civiques qui l’envoie. Ce n’est pas une révélation à proprement dite, car le Sénat américain avait confirmé dans les années 1970, que cette lettre anonyme émanait en réalité du FBI. Elle contient un enregistrement audio prouvant qu’il avait une liaison extraconjugale. On peut y lire, « écoute-toi, dégoûtant, animal anormal », ou encore « Tu as été enregistré, tous tes actes d’adultère, tes orgies sexuelles, depuis longtemps. Ce n’est ici qu’un petit échantillon. » « Tu ne peux pas croire en Dieu et agir comme tu le fais », et surtout elle débouche sur une incitation claire au suicide, « il ne te reste plus qu’une chose à faire, tu sais ce que c’est ».

Le FBI a longtemps été marqué dans leurs méthodes, par le long passage de J. Edgar Hoover, un personnage devenu tellement puissant que même les présidents, qui n’en voulaient plus, n’ont pas pu se débarrasser de lui. Si l’accès public de ce rapport n’apporte rien de vraiment nouveau sur le fond, il permet de mieux se rappeler les tendances américaines de l’époque. On y trouve mêlés, une vision réactionnaire crispée d’un côté, mais aussi des idées et des perspectives progressistes de l’autre, qui pour le cas de Martin Luther King s’accompagnent de mœurs et de comportements pas toujours exemplaires.

Les enquêtes du FBI sur la vie privée du prix Nobel de la paix, font apparaître une attitude qui, n’était pas des plus parfaites. Il aurait eu notamment de nombreuses liaisons extra-conjugales, dont l’une avec la chanteuse Joan Baez. Il aurait même eu un enfant avec la femme d’un dentiste noir très connu.

Tout le monde, a sa part d’ombre, et c’est la gestion plus ou moins bonne de cette part, qui nous révèle.

Crédit photo : David Valuenzuela

 


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