Parfois, il faut convenir que la diplomatie a ses limites. C’est certainement ce que le gouvernement britannique est en train de penser à propos de l’ingérence de la Russie dans les récentes élections, notamment dans le vote sur le Brexit. Coup sur coup, Theresa May, la première ministre britannique et maintenant, le directeur de l’agence du Royaume-Uni de lutte contre la cybercriminalité, clament haut et fort qu’ils connaissaient les agissements russes.
Lors d’une conférence organisée par The Times, Ciaran Martin, directeur du National Cyber Security centre (NCSC), une branche du Government Communications Head Quarters (GCHQ), a déclaré, « je peux confirmer que les interférences russes, constatées par le NCSC au cours de l’année dernière, incluent des attaques contre les médias, les secteurs de la télécommunication et de l’énergie britannique ».
Cette intervention a fait suite à celle de Theresa May au cours d’un dîner officiel dans la City. La première ministre britannique, a accusé nommément la Russie, entre autres, d’être « engagé dans une campagne soutenue de cyber espionnage et de désordre ». Elle a rajouté pour faire bonne mesure, que ces activités « incluent des interventions dans les élections, le hacking du ministère de la Défense danois et du Bundestag allemand, entre autres ».
Le traditionnel flegme britannique en a pris un coup, quand les conclusions d’une étude réalisée par l’université d’Édimbourg ont mis en exergue qu’une agence « russe de trolling » connue, avait tweeté à propos du Brexit juste avant et après le référendum du 23 juin 2016. Dans le même esprit, Le Times, a découvert que 156 000 comptes basés en Russie, dont beaucoup automatisés, mentionnaient le hashtag #Brexit dans leurs tweets ou retweets, et ce, dans les jours précédant le vote. Parmi eux, une très large majorité, était en faveur d’une sortie de l’UE. Il semblerait d’ailleurs, que même le Parlement britannique, a été l’objet de cyber attaque.
Ce qui a fait dire à Theresa May visiblement très « shocking » « j’ai un message très simple pour la Russie, nous savons ce que vous faites. Et vous n’y arriverez pas. Parce que vous sous-estimez la résilience de nos démocraties, l’attraction qui perdure pour des sociétés libres et ouvertes et l’engagement des nations occidentales dans les alliances qui les lient entre elles.
Dans ce contexte, on souhaite bien du plaisir à Boris Johnson, le leader pro-Brexit devenu secrétaire au Foreign Office, pour sa visite en terre russe prévue dans les prochains mois. Sa fonction au gouvernement, lui impose une attitude ferme de désapprobation. Cependant, sa position d’ex-leader victorieux, pro-Brexit le ferait pencher plutôt, pour remercier le gouvernement russe pour son aide visiblement efficace.
Crédit photo : The Spectator